Avec le développement des réseaux sociaux, certaines personnes ont suffisamment réussi à se faire connaître et apprécier par les internautes pour créer une communauté. Youtubeurs, blogueurs, instagrameurs ou encore tiktokeurs : ils sont appelés « influenceurs », du fait de l’influence qu’ils exercent sur les internautes qui les suivent, et notamment sur leurs décisions d’achat. Se tenant le mardi 8 novembre au théâtre Gérard-Philipe, la première conférence se déroulera en matinée devant un public de collégiens, tandis que la seconde aura lieu à 14 heures pour les lycéens (celle-ci est de plus ouverte au public).
Pour aller plus loin, la Ville vous invite au cinéma Les Yeux d’Elsa pour voir le film Sans Filtre, du cinéaste Ruben Östlund, qui dépeint notamment la vie superficielle d’un couple d’influenceurs.
« Ruben Östlund est un véritable sociologue du cinéma, il explore la lâcheté humaine, les rapports de classe et les questions de genre, tout en nous mettant toujours face à des dilemmes qu’on ne saurait résoudre nous-même, bien qu’on aimerait être à la hauteur de notre idéalisme. C’est un cinéma qui questionne, qui peut scandaliser, mettre mal à l’aise mais avec subtilité. Sa première Palmes à Cannes était The Square, qui critiquait l’univers de l’art et le rapport à la pauvreté et au marketing de l’art et son hypocrisie. Aujourd’hui c’est plutôt l’univers de la mode et des réseaux sociaux. Le magnifique Force Majeure ou Snow Therapy étaient déjà sur les questions d’égalité dans le couple, là cela ressort à nouveau.
Le film Sans Filtre est à mi-chemin entre The Neon Demon, La Grande Bouffe, Titanic et Sa majesté des Mouches, tout en gardant son style authentique, plein d’humour noir.
Pour l’anecdote, lorsqu’on lui a remis le prix pour The Square, il avait demandé au public d’hurler dans la salle et on l’a vu hurler aussi (presque comme son personnage d’acteur qui joue le singe inquiétant), il avait demandé à la caméra de filmer le public cannois en train de hurler avec lui.
Le titre original du film est Triangle of Sadness, ce qui laisse une certaine ambiguïté et un suspense quant à sa signification (le triangle au niveau du front qui se révèle quand on est triste, mais cela pourrait faire référence au triangle des Bermudes par rapport à la disparition des personnages sur une île qui va remettre en cause l’ordre social). L’une des scènes marquantes du film est celle du restaurant où se pose la question de qui paiera l’addition dans le couple tout en préservant un pied d’égalité, question compliquée à aborder.
Bref, Ruben Östlund aime bouleverser les codes, il aime questionner la société et laisser un malaise s’installer. »
Ariane Labia-Gouachon, médiatrice Jeune Public au cinéma Les Yeux d’Elsa.