Interview de Sonia Brau, Maire de Saint-Cyr-l’Ecole

Sonia Brau, 44 ans, est le nouveau Maire de Saint-Cyr-l’Ecole. Première femme à accéder à ce poste, elle revient sur son engagement pour la Ville, les raisons de sa candidature, et sur les grands projets de l’année 2019 pour la commune.



Saint-Cyr Mag (SCM) : Vous avez été élue maire pour succéder à Bernard Debain. Quel est votre parcours politique ?

SONIA BRAU : Investie dans la gestion de ma copropriété depuis 2007, j’ai été contactée par Christian Mamy dans le cadre de la campagne de Bernard Debain pour les élections de 2008. Très vite, après notre élection, mes centres d’intérêts et ma sensibilité m’ont conduit à m’investir politiquement dans l’UDI pour prolonger au niveau national la réflexion que nous avions conduite au niveau local. En 2015, j’ai décidé de franchir une étape supplémentaire en me présentant aux élections départementales. Le champ de l’action sociale, que j’avais connu comme adjointe au CCAS en 2013, et le fait qu’il s’agisse d’un mandat qui reste très local, me plaisait. C’est un engagement et un service qui m’ont énormément appris en étant au contact des plus fragiles. Contrairement à ce que l’on croit, les personnes vulnérables, âgées ou isolées, ont beaucoup à nous apprendre.

SCM : Être la première femme Maire de Saint-Cyr, est-ce une fierté ?

S.B : Je n’aime pas trop le mot « fierté ». Je dirais plutôt que je suis très honorée d’avoir été choisie par le Conseil Municipal pour devenir premier magistrat de la Ville. Le fait que je sois une femme n’a, je pense, pas grand-chose à voir là-dedans. Bien sûr qu’il est souhaitable que les femmes soient plus présentes en politique, mais je serais vraiment heureuse le jour où le fait d’être ou ne pas être une femme à tel ou tel poste ne sera plus un sujet.

SCM : Pourquoi avoir décidé de présenter votre candidature ?

J’aime profondément Saint-Cyr et ses habitants. Cette ville que j’habite depuis de nombreuses années, je l’ai choisie pour y élever ma fille ; j’y pratique des activités sportives, j’y fais mes courses, bref j’y vis comme tout un chacun et j’ai appris à l’apprécier. Quand on se préoccupe un peu de l’intérêt général, arrive forcément à un moment donné la question d’un engagement plus fort. On a envie de changer certaines choses qui ne nous semblent pas aller comme elles le devraient … C’est comme ça généralement qu’on en vient à l’engagement politique. Quand Bernard Debain a annoncé en 2014 qu’il ne poursuivrait pas au-delà de deux mandats, j’ai commencé à me sentir concernée par la fonction ; les échanges avec ceux qui m’entourent ont fait le reste.

SCM : Pouvez-vous nous présenter les axes de votre politique pour l’année qui vient ?

S.B : Pour l’année qui nous sépare des prochaines élections municipales, je vais, bien sûr, aller au bout des engagements que nous avons pris en 2014 et les poursuivre. Nous allons continuer à investir pour l’avenir en faisant sortir de terre les nouveaux équipements municipaux que les Saint-Cyriens attendent (maison des associations, maison de quartier, école de l’Épi d’Or…). J’entends certains dire que le changement de Maire intervient très tard ; mais le mandat est loin d’être terminé ! Malgré les baisses de dotations très importantes ces dernières années, notre ville a toujours continué à investir pour l’avenir en entretenant et en modernisant son patrimoine.
Cette année verra encore émerger plusieurs opérations de rénovation d’importance, très visibles pour les Saint-Cyriens, je pense notamment aux voiries ou aux éclairages publics. Je m’engage aussi à poursuivre notre action pour la sécurité publique en étendant notre plan de vidéoprotection avec de nouveaux points d’implantation de caméras là où les besoins sont les plus importants. C’est un point essentiel pour nos habitants qui ont des attentes très fortes.
Sans se substituer à la Police nationale, dont c’est clairement la mission, nous continuerons à nous équiper pour faciliter leurs interventions. Je vais aussi m’engager très rapidement dans la bataille des équipements routiers qui doivent désengorger notre centre-ville. Il n’est pas tolérable que Saint-Cyr subisse autant de trafic de transit et ne soit pas plus aidée par l’État pour alléger un peu ce fardeau. Les embouteillages sont un fléau particulièrement pénible au quotidien, j’en ai parfaitement conscience.
Je crois ensuite que la densification à marche forcée que pousse l’État est aussi un sujet : je garderais un œil très vigilant sur les opérations qui seront envisagées par les promoteurs à Saint-Cyr. L’adoption d’une surtaxe d’aménagement par notre majorité il y a quelques mois porte doucement ses fruits mais il ne faut pas relâcher notre vigilance si nous voulons que les zones vers lesquelles nous orientons la rénovation urbaine soient bien respectées.
Au-delà des équipements municipaux, Saint-Cyr-l’École est aujourd’hui une ville dynamique qui peut s’appuyer sur de nombreux atouts pour rayonner. J’entends conforter ces forces et les soutenir. Nous allons, par exemple, encourager différemment le commerce local : la fête des entreprises solidaires lancée il y a quelques semaines a révélé un dynamisme et des bonnes volontés que je veux encourager. Enfin, nous allons nous réinterroger avec les Saint-Cyriens sur la façon dont ils souhaitent que le service soit rendu. Cette réflexion sera une formidable opportunité pour remettre l’accent sur la proximité et pour retrouver le sens du service à l’habitant. C’est tout le sens des trois mots que j’ai choisis pour illustrer mon édito.

Article publié le : 5 mars 2019.