Edito du maire – novembre 2018

Il aura fallu finalement quinze jours au Président de la République pour trouver un nouveau ministre de l’Intérieur. Inédite période de flottement pendant laquelle petits délinquants et bandits de grand chemin ne sont pas partis en vacances…



Les rassemblements nocturnes qui empêchent de dormir, les supermarchés à ciel ouvert qui vendent de la drogue et deviennent le cauchemar des riverains, les batailles de jeunes lycéens qui se cognent pour une histoire d’amour entre deux jeunes de villes différentes, les petites vengeances mesquines des médiocres qui se défoulent en dégradant les biens publics, les rodéos urbains qui prennent nos rues pour des pistes de jeu vidéo, tout cela suffit !

Aussitôt nommé, aussitôt rattrapé par la dure réalité. Cette maladie rampante qui enkyste lentement mais sûrement des quartiers et des villes entières dans l’insécurité, les acteurs présents sur le terrain la décrivent pourtant avec de plus en plus de consistances ces dernières années. Les élus locaux, par exemple, responsables de pans entiers de l’aide sociale et observateurs attentifs de la population, ont tenté en vain d’alerter les gouvernements successifs sur la dangerosité des choix établis. Mais de renoncements coupables en laisser-faire, nous nous sommes préparé des lendemains difficiles. Avec le recul, la tétanisation de la machine de l’État et l’inaction des politiques nationaux face à la montée des incivilités et de la délinquance sont sidérantes. J’en veux pour preuves l’abandon des peines plancher et la politique de l’excuse des ministres de la Justice successifs …

Comment expliquer autrement la fonte implacable des moyens mis à disposition de la police ? La circonscription autour du commissariat de Fontenay-le-Fleury est passée de 70 policiers à une vingtaine en moins de dix ans. Même avec les meilleures optimisations et toutes les nouvelles technologies du monde, rien ne remplacera jamais une présence régulière et visible des policiers sur le terrain.

Dieu sait que je comprends la lassitude de nos concitoyens et leur exaspération. L’organisation de la République est ainsi faite : nos marges de manœuvre financières sont très limitées et ne nous donnent pas les moyens d’actions d’envergure. Pourtant, la lente déconstruction de l’autorité publique n’est pas une fatalité, pour Saint-Cyr en tout cas je ne m’y résigne pas !

C’est pour qu’il entende cet appel et qu’il soit conscient du lourd travail qui l’attendque j’ai écrit en votre nom au nouveau ministre de l’Intérieur. Pour que le Gouvernement donne enfin les moyens aux communes de restaurer durablement le climat d’apaisement et de quiétude auquel chacun d’entre nous aspire.

Article publié le : 30 octobre 2018.
Mis à jour le 4 novembre 2018 à 14 h 30 min