« Pas question de laisser s’installer les voyous et de rester les bras croisés » confirme Bernard Debain. « Les incivilités plus classiques sont un fléau mais nos moyens municipaux et la réactivité des services de Police nationale suffisent à réguler le phénomène dans la durée. En revanche, depuis le début de l’année, les voyous ont changé de catégorie. Les violences en groupe et les batailles rangées, là, c’est autre chose ! »
Un manque de moyens
Dans son courrier, le maire relate la situation et fait part au ministre de son inquiétude sur la diminution de la présence policière dans le secteur, et sur ses moyens trop faibles au vu de la situation. « Le nombre de policiers au commissariat de Fontenay- le-Fleury est passé de 70 à une vingtaine en moins de dix ans. Nous avons bien sûr développé fortement la vidéo-protection, avec notamment l’ouverture d’un centre de vidéosurveillance urbain intercommunal, mais nous n’avons qu’un agent de police municipal et trois ASVP pour toute la ville, c’est bien peu face au désengagement de l’État. Or, rien ne remplace une présence policière régulière et visible sur le territoire ».
Un contexte national et régional qui n’aide pas la ville
Malheureusement, en dépit de l’action de vos élus certains facteurs extérieurs à la ville contribuent à chan- ger le climat convivial et familial qui présidait jusqu’alors à Saint-Cyr.
L’explosion des cellules familiales, les enfants parfois livrés à eux-mêmes, la culture de l’excuse systématique sont des facteurs qui jouent un rôle très important dans la perte des repères des jeunes et qui effacent les limites. La culture des vidéos virales et les réseaux sociaux ont fait le reste.
Qu’un jeune trouve une nouvelle « bonne idée » pour impressionner ses copains et prouver sa prétendue bravoure, l’instant d’après il est imité dans la France entière par tous ceux qui ont suivi en direct ses « exploits » sur Instagram ou Whatsapp. Des vidéos repartagées des centaines voire des milliers de fois qui participent à l’héroïsation des « petites frappes » et qui, banalisant la violence et le viol de la loi, font monter d’un cran tous les actes « antisystèmes ».
Autre facteur aggravant : il y a quatre ans, la commune a perdu le bénéfice des Contrats urbains de Cohésion sociale (CUCS), en raison d’une hausse de quelques euros du revenu moyen de la population des quartiers défavorisés. Ce classement donnait à Saint-Cyr-l’Ecole le bénéfice d’éducateurs du département qui lui ont mécaniquement été retirés une fois sortie du dispositif. Une aide qui
était bienvenue pour aider les adolescents et les jeunes adultes en perte de repères et qui manque cruellement aujourd’hui.
Restaurer la quiétude
Face à cette situation les élus se mobilisent : développement de la participation citoyenne pour favoriser les dispositifs passifs de prévention face à la délinquance, renforcement du lien social à travers les Voisins solidaires, en partenariat avec le Département, poursuite du déploiement de la vidéoprotection …
C’est dans cette dynamique que le Maire, Bernard Debain, a tenu à faire ce courrier au Ministre pour lui rappeler qu’en dépit de sa bonne volonté la Ville n’a pas les moyens de reprendre à sa charge des dispositifs d’ampleur comme les CUCS.
Le Maire conclut son courrier :
« j’en appelle donc solennellement à votre autorité pour que nous ayons les moyens de faire respecter la loi et de restaurer durablement un climat d’apaisement et de quiétude auquel chacun d’entre nous aspire. »
Une réunion publique sur la sécurité en ville se tiendra le 17 décembre à 19 heures au cinéma Les Yeux d’Elsa.
Article publié le : 3 décembre 2018.
Mis à jour le 17 décembre 2018 à 9 h 16 min